Des Canards

À AIGUILLER

Comme dans toutes les filières animales, celle du canard fait appel à plusieurs savoir-faire. De l’accouvage, jusqu’à la mise en conserve, en passant par l’élevage et le gavage, les acteurs sont nombreux. Faire le lien entre tous ces professionnels est le métier deJean Vanarendonk.
 

Un rôle d’intermédiaire


Jean Vanarendonk dirige l’entreprise Avi Services SO. Il travaille avec une cinquantaine de producteurs de canards, répartis dans le grand sud-ouest. Son rôle est de servir de pivot entre les différents acteurs de la filière. Le président d’Avi Service SO explique : « on achète des canetons à des couvoirs, qu’on revend à des éleveurs. Certains de ces éleveurs sont aussi nos fournisseurs. Par exemple, les canetons vendus deviennent des canards. On rachète à l’éleveur les canards prêts à gaver. Ils sont revendus à un gaveur de canard. Et ensuite, on rachète ce canard gavé ». Ainsi, la société peut fournir à ses clients, de la matière première, et des débouchés.

 

 

Un métier rare


Le métier de Jean Vanarendonk est peu fréquent. En France, il estime à trois ou quatre, le nombre d’entreprises faisant le même travail. Dans le monde du foie gras, le négociant se définit comme « un vieux de la vieille, je suis dans le métier depuis 1984 ». A l’époque, il menait déjà cette activité avec plusieurs associés. Il a continué seul, et créé son entreprise en 1999. Jean Vanarendonk connaissait déjà la vente de canetons, de canards prêts à gaver, puis celle de canards gras. Son activité s’est ensuite étendue : «  à un moment donné, on a eu du mal à vendre le foie. Donc, on a fait faire des conserves. C’est un peu par hasard qu’on a ensuite atterri sur certains gros marchés ». Avi Services SO vend ainsi du foie gras au comité d’entreprise d’Airbus ou encore au Ministère de l’Intérieur.

 

Un observateur de la filière foie gras

Jean Vanarendonk est optimiste sur l’avenir de la filière foie gras. Il salue notamment le travail de « l’Association Foie gras du Périgord qui s’est donnée les moyens, pour développer l’IGP Canard à foie gras du Périgord. Cela a fortement dynamisé la production, et personne n’a été laissé sur le bord de la route ». D’autres défis restent cependant à relever. Le négociant parle de la question de la saisonnalité, la consommation de foie gras reste très liée aux fêtes de fin d’année.
L’autre enjeu à venir est l’échéance de 2015. A cette date, les cages pour le gavage des canards devront répondre à de nouvelles normes. Tous les producteurs ne seront pas en mesure de supporter l’investissement.
Jean Vanarendonk parle aussi de la question de la reprise des exploitations : « beaucoup de conserveurs artisanaux ont une cinquantaine d’années. Ce sont de très belles entreprises, mais ils n’ont pas de successeurs ». C’est la même problématique qui touche l’ensemble du monde agricole. Avis aux amateurs !

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