La Dordogne

PRODUIT DU GAZ-OIE

Quand on élève beaucoup d’oies ou de canards, fatalement on récupère aussi beaucoup de déjections. Que peut-on en faire ? La Ferme expérimentale de l’Oie et du Canard de Coulaures a trouvé la solution : produire de l’électricité et de la chaleur.
 

Le principe de la méthanisation


La Ferme de l’Oie et du Canard n’est pas une ferme comme les autres. Des oies et des canards y sont bien élevés et gavés. Mais son rôle est de trouver des réponses scientifiques, aux difficultés techniques et économiques de la filière palmipède. Depuis vingt ans, les chercheurs travaillent notamment sur la question des déjections animales. Il y a dix ans, la Ferme s’est lancée dans un projet de station de méthanisation. Comment marche un méthaniseur ? Le principe est de placer dans une fosse, les effluents d’élevage, les graisses, et autres déchets organiques. La fermentation produit un biogaz, riche en méthane. Ce gaz est stocké puis brûlé, pour permettre de faire tourner un moteur. Ce moteur entraine lui-même une turbine et un générateur qui produit de l’électricité et de la chaleur.

 

 

Un méthaniseur sur une exploitation

 

 

Foie gras du Périgord

Comment utiliser cette électricité et cette chaleur ? L’électricité produite par le méthaniseur n’est pas consommée sur l’exploitation. Elle est revendue à EDF, qui la réinjecte ensuite sur le réseau. En 2011, la Ferme expérimentale a ainsi vendu pour 12.000 € d’électricité à EDF. L’énergie produite est équivalente à elle générée par 1750 m2 de panneaux solaires.
Par ailleurs, comment valoriser la chaleur ? L’un des objectifs de la Ferme de l’Oie et du Canard, est d’augmenter l’autonomie énergétique des exploitations agricoles. Ainsi, la chaleur tirée du méthane permet de chauffer un bâtiment d’élevage.
Les bénéfices sont évidents, mais ils ne s’arrêtent pas là. Au bout du processus, lorsque le biogaz, l’électricité, et la chaleur ont été extraits, il reste un produit pâteux. Cet « amendement » fait un très bon engrais. Il est donc épandu dans les champs.

Une idée qui a fait son chemin


Si les avantages sont nombreux, la réalisation du méthaniseur n’a pas été simple. Comme l’explique Jean-Pierre Dubois, directeur de la Ferme : « dans les premières années, les calculs économiques n’étaient pas bons, on n’arrivait pas à équilibrer le projet ». Le méthaniseur de la station a coûté 330.000 euros hors taxe. Avant de commencer à amortir les frais, les chercheurs ont donc eu besoin d’aides à l’investissement. En 2006, La Ferme a été agréée Pôle d’excellence rurale par la DATAR. Des financements publics ont été obtenus. En 2009, le méthaniseur a donc pu être construit.
L’objectif de l’équipe de Jean-Pierre Dubois est maintenant de « servir de point d’appui, pour que les agriculteurs fassent de même ». Aujourd’hui, la Dordogne compte cinq méthaniseurs, et d’autres projets sont en cours, encore plus importants que celui de laFerme expérimentale de Coulaures.

 

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